LES ACTEURS DE LA CONTROVERSE
Les acteurs d’une controverse représentent les individus, groupes ou entités qui sont directement impliqués ou influencés par le sujet en question.
En examinant les motivations, les valeurs et les stratégies des acteurs impliqués, on peut mieux comprendre les dynamiques complexes qui sous-tendent toute controverse.
LES ACTEURS POLITIQUES
Ministère de la Justice – Gouvernement – Droite – Extrême droite
POUR
Éric Dupond-Moretti, Ministre de la Justice :
« La géolocalisation existe déjà mais il y a beaucoup de progrès donc il faut s’adapter aux évolutions. »
« L’activation à distance est déjà utilisée par les services de renseignements sans autorisation. »
Le gouvernement :
« Il faut suivre l’évolution technologique »
« Ce sera moins voyant que les micros et balises »
« Afin de sécuriser et réguler l’espace numérique »
« Pour des raisons de sécurité nationale, de lutte contre la criminalité, de prévention du terrorisme et d’autres enjeux liés à l’intérêt public. »
« Afin d’équilibrer la nécessité de protéger la sécurité publique avec le respect des droits fondamentaux, tels que le droit à la vie privé »
La majorité présidentielle et la Droite soutiennent la loi si les garanties sont renforcées.
Extrême Droite : B. Roullaud (RN) approuve car la loi donne à la police les moyens de travailler efficacement.
Écologistes – Gauche
CONTRE
Écologistes, G.Bennaroche et J. Iordanoff
Dénonce l’atteinte grave à la vie privée : « permet la captation d’images et de sons de personnes tierces (autour, espace public) »
« Peut aussi enregistrer les échanges avec les avocats »
« Risque de massification de la géolocalisation »
Gauche : E. Martin (Insoumis) combat cette mesure « liberticide et attentatoire au respect de la vie privée ».
Gauche – Droite – Chancellerie
MITIGÉ
Gauche, C. Untermaier distingue géolocalisation et captations image/son : « pas la mêmes craintes car la captation est un système très intrusif, comme une perquisition déguisée ».
Les Républicains : I. Boucard
« Il faut limiter la captation aux situations de “risques” imminents de dépérissement des preuves ou d’atteinte grave aux personnes et aux biens. »
Chancellerie
« Il faut que des garanties soient apportées :
– La requête devra être motivée et approuvée par un juge.
– Sont exclues de ces techniques les « personnes protégées » : avocats, magistrats et parlementaires. En commission, les députés ont étendu cette protection aux journalistes, notaires, médecins et huissiers. »
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL)
- Site officiel : “La CNIL est le régulateur des données personnelles. Elle accompagne les professionnels dans leur mise en conformité et aide les particuliers à maîtriser leurs données personnelles et exercer leurs droits. »
- Ses missions :
- – Informer, protéger les droits
- – Accompagner la conformité / Conseiller
- – Anticiper et innover
- – Contrôler et sanctionner
- → La CNIL s’assure que toute collecte, traitement ou accès aux données personnelles, y compris par l’État français, est conforme aux lois et réglementations en matière de protection des données, notamment le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
- → La CNIL veille à ce que tout accès aux données, y compris par les autorités publiques, soit effectué conformément aux principes et aux obligations énoncés dans le cadre juridique de la protection des données.
LES ACTEURS JURIDIQUES
CONTRE
Le Conseil de l’Ordre de Paris (Avocats au barreau)
- « Atteinte grave au respect de la vie privée sans justification de protection des citoyens »
- « L’écoute des conversations entre un avocat et son client est contraint au secret professionnel et au droit de la défense »
Juriste à La Quadrature du Net : B. Le Querrec, membre de l’OLN
- Dérives possibles : « les enquêteurs pourront se servir des failles de sécurité des appareils, c’est une nouvelle forme de surveillance inquiétante, totalement disproportionnée »
Avocat : Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), également membre de l’ONL
- Interroge l’utilité de ces outils : « les policiers disposent déjà de moyens suffisants pour contrôler et surveiller les mouvements »
- « Franchissement d’un degré supplémentaire dans la surveillance, avec une portée intrusive absolue »
- Dérives possibles : » les outils seront utilisés « plus largement » que le cadre qui est prévu (exemples : crimes présumés très grave, qui sont en fait d’un autre ordre, mais qu’on essaiera de faire entrer dans ce registre, exemple les actes écoterroristes) »
Les magistrats, avocats et défenseurs des libertés publiques s’alarment d’une « « rupture » d’équilibre entre les nécessités de l’enquête et les atteintes aux droits et aux libertés. »
Vice-bâtonnier du barreau de Paris : Vincent Nioré
“Dans les dossiers de criminalité organisée, on sait que les suspects sont sous surveillance, les enquêteurs savent donc quand ils se rendent par exemple chez leur avocat. Il devient possible d’activer à distance et de capter et donc d’écouter la discussion confidentielle entre l’avocat et le client, à partir du téléphone de ce-dernier. Ce procédé est directement attentatoire au libre exercice de la profession d’avocat, aux droits de la défense ainsi qu’aux droits fondamentaux de la personne. Ce texte est une honte ! Il faut qu’il soit corrigé à l’occasion du débat parlementaire pour prévoir l’interdiction formelle de principe, de l’activation à distance d’abord à raison de la personne au bénéfice des avocats, journalistes, huissiers, médecin, notaires, magistrats, députés et sénateurs et, ensuite, à raison du lieu protégé pour les mêmes catégories professionnelles. La mauvaise rédaction de ce texte illustre bien que nous sommes loin de la simplification annoncée..”
Syndicat : L’Observatoire des libertés et du numérique (ONL)
À propos de l’article de loi : « surenchère sécuritaire du gouvernement » permettant de transformer tout objet connecté en potentiel « mouchard », « tous les objets numériques disposant d’un micro, d’une caméra ou de capteurs de localisation » pourraient être « piratés », en citant par exemple les baby phone, les assistants vocaux, les GPS d’une voiture ou d’une montre connectée.
POUR
Forces de l’ordre : Police
- « essentiel pour assurer la sécurité publique et protéger les citoyens. »
- « nécessaire d’avoir accès à certaines informations pour enquêter sur des activités criminelles, prévenir le terrorisme, lutter contre la cybercriminalité, et répondre à d’autres menaces potentielles à la sécurité nationale. »
LES CITOYENS
Nous avons constaté que la population n’est pas informée sur ce type de loi et sur ce sujet. Cependant, certains individus ont réagi sur les réseaux sociaux et notamment sur X (anciennement Twitter) :
- Big Brother
- Complotisme
- La question du consentement
- Fascisme
Il existe alors une préoccupation en matière de vie privée et des craintes d’abus potentiels. Tout accès aux données doit être strictement réglementé, transparent et soumis à des mécanismes de contrôle afin d’éviter les violations des droits individuels.

LES ASSOCIATIONS
La QUADRATURE DU NET milite pour la protection de la vie privée en ligne.
Cette organisation a souvent exprimé des préoccupations quant à la collecte excessive de données personnelles par les autorités et les entreprises, elle peut être critique à l’égard de certaines politiques gouvernementales ou de pratiques qui, selon elle, pourraient porter atteinte à la vie privée des citoyens.
La Quadrature du Net plaide en faveur de mesures de surveillance proportionnées, transparentes et respectueuses des droits fondamentaux et se bat pour un équilibre entre les impératifs de sécurité et la protection des droits individuels, y compris le droit à la vie privée.
Romain Robert, directeur de programme à l’association européenne NOYB (organisation de protection de la vie privée), s’occupe des droits numériques : « Les données, c’est le pouvoir. Ce sont simplement les instruments qui donnent accès à beaucoup d’autres droits – l’accès au ciblage des personnes, à la fourniture de contenu, à la censure de certains contenus, à la non-diffusion de certains contenus à certaines personnes, à l’influence sur leur comportement politique »
LES MÉDIAS
Après une recherche approfondie dans les journaux, d’actualité, d’opinions, spécialisés, locaux, régionaux, nationaux, gratuits, en ligne, etc. Il s’avère que nous n’avons pas trouvé la prise de position des médias dans cette controverse. Le sujet est encore très récent. Le projet de loi fait encore partie d’un cercle restreint et n’est pas décrit au grand public s’il ne s’en informe pas de lui-même. Les médias ne communiquent pas sur cette controverse. Les médias, y compris les réseaux sociaux, jouent un rôle crucial dans la propagation et la transformation des controverses, en sélectionnant les angles et les protagonistes impliqués. Grâce à leur statut journalistique, les médias contribuent à ouvrir le débat public en légitimant les sujets abordés. En revanche, les réseaux sociaux offrent une plateforme où une multitude d’informations divergentes peuvent circuler, ouvrant ainsi la voie à des perspectives alternatives et à des points de vue variés sur les questions controversées.
CARTOGRAPHIE DES ACTEURS
